C’est le 4 Juillet 2012 que ma vie a changé, j’ai fait un violent malaise (douleur dans les oreilles, vomissement, impression d’être au centre d’un tambour de lave-linge, sueurs froides, etc…), transporté aux urgences de l’hôpital, je passe différents examens puis le médecin des urgences m’informe d’un malaise vagal et me dirige vers le service ORL. J’avoue qu’à ce moment là je ne comprends pas cette orientation en ORL.

Après un premier examen dans ce service, le médecin m’explique que peut-être il soupçonne la maladie de Ménière, mais qu’il faut d’autres examens, puis, quelques jours après je perds une grande partie de mon audition, après une hospitalisation et des nouveaux examens, la maladie de Ménière est confirmée, mon oreille gauche n’entend plus et la droite est très diminuée, je suis appareillé dans l’urgence

A part les malaises provoqués par la maladie de Ménière, je m’en sors pas trop mal avec mon contour d’oreille, les examens restent stables voir même une très faible amélioration, puis en Novembre 2013 les malaises sont quotidiens et de plus en plus forts, puis vient la surdité totale, les traitements ne sont plus efficaces et je dois me rendre à l’évidence : je suis définitivement sourd, le moral n’est plus là, la déprime s’installe, ce nouveau monde est angoissant.

C’est alors que mon médecin ORL me parle de l’implant cochléaire, j’avoue ne pas avoir adhéré de suite, j’étais un peu inquiet, je me posais pas mal de questions, j’ai fait des recherches sur le net, etc… et puis mon ORL m’a fait participer à des réunions organisées par la psychologue de l’hôpital entre patients implantés et patients en attente, cela m’a permis d’obtenir les réponses à mes questions et j’ai donné mon accord à mon ORL puis tout est allé très vite, un mois après j’étais implanté (le 2 Avril 2014) pour mon cas personnel l’intervention a été plus difficile que prévu, le chirurgien a dû m’enlever un cholestéatome qui n’avait pas été repéré ni sur l’IRM, ni sur le scanner et je n’avais aucun signe clinique indiquant sa présence, j’ai beaucoup souffert et presque regretté d’avoir accepté l’intervention, mais je tiens à souligner que mon cas était différent de la normale.

Puis le 24 Avril dernier, mon ORL m’installe le processeur vocal, à ce moment là lorsque j’ai pu entendre les premiers bruits et comprendre quelques paroles, je me suis retenu pour ne pas pleurer, enfin je n’étais plus isolé, quand j’ai démarré ma voiture et que j’ai entendu le moteur, les clignotants j’étais enfin rassuré, je n’avais plus peur de sortir seul.

C’est une renaissance, je peux parler avec mon entourage, bien sûr je ne comprends pas tout mais j’arrive à suivre la discussion assez bien, entendre à nouveau la nature, les oiseaux, la pluie, etc, etc… Il n’y a rien de plus beau même si l’audition, n’est plus la même que par le passé, alors surtout n’hésitez pas et puis on s’habitue très vite à son processeur.

Je tiens à remercier le CISIC pour ses informations, le professeur STRUNSKY du CHU d’Amiens ainsi que toute l’équipe ORL du CHU d’Amiens et en particulier Madame KOLSKY mon ORL et mon orthophoniste pour l’aide et le soutien qu’ils ont apportés et surtout de m’avoir sorti du silence.

 

                                        Laurent 62 ans