J'ai brutalement perdu l'audition de l'oreille droite en 2001 à la suite d'une fracture du rocher (je suis tout bêtement tombée en arrière « du haut de ma hauteur » : malaise vagal.)
Par la même occasion une « commotion labyrinthique »a entraîné une perte importante d'audition à gauche, mais j'étais appareillable. Toutefois ma carrière de professeur d'anglais était terminée (je n'avais que 53 ans)


Bons résultats avec l'appareillage, améliorés quelques années plus tard par un système bi-cross link qui me permettait de mieux situer la provenance des sons.

Automne 2011 : j'entends moins bien. Réparation de la prothèse auditive. Consultation d'un autre ORL et d'un autre audio-prothésiste. Pas d'amélioration, mais au contraire une baisse supplémentaire d'audition, au moment où ma petite-fille prononce ses 1ers mots ! Je m'offre une ardoise magique pour communiquer avec mon entourage. Téléphone impossible. Bravo Internet !

J'avais en mémoire la phrase du Pr Martin qui m'avait opérée pour enlever les débris de mon oreille droite : « Ne vous faites pas de souci, lorsque vous n'entendrez plus, il restera la solution de l'implant cochléaire ». Je ne pensais pas que cette éventualité se produirait aussi rapidement. Rendez-vous avec lui, diagnostic sans appel : « Vous êtes éligible à l'implant cochléaire ». Ce jour-là précisément avait lieu au CHU une permanence de l'association CISIC, je pus ainsi très rapidement être informée sur cette technique. Mais de toute façon je n'avais pas le choix, j'étais complètement sourde.

D'avril à juillet parcours de préparation, et l'intervention est fixée à fin août. L'implant est un Cochlear Nucleus CP 800. Au réveil, rien de changé pour moi, puisque je fonctionne depuis plusieurs mois en lecture labiale et avec mon ardoise. Pas de vertiges, tout va bien.

3 semaines plus tard 1er réglage. Des sons bizarres. Le 1er son que j'identifie est les « bips » de recul de ma voiture, puis très rapidement la perception des sons s'améliore, au fur et à mesure des réglages. Pour Noël 2012, mon entourage est émerveillé de ma compréhension.
Des séances d'orthophonie me donnent confiance en moi.

Aujourd'hui, 2 ans ½ plus tard : mon appréhension principale est le téléphone. La compréhension est fonction : de la voix de l'interlocuteur, de son téléphone... C'est meilleur avec le téléphone portable.
J'utilise beaucoup la touche « focalisé » de l'assistant.
Le programme « bruit » est assez efficace.
La touche « musique » n'améliore pas. C'est pour moi le point faible : impression qu'il(s) chante(nt) faux. J'ai du mal à reconnaître des airs que je connaissais avant ma surdité. Inutile de m'offrir un billet pour un concert !
Cinéma, télévision : j'utilise le sous-titrage. J'ai regretté que « La Famille Bélier » ne soit pas intégralement sous-titrée.

J'ai donc encore des progrès à faire, mais cet implant cochléaire est un beau cadeau qui m'a été fait, ainsi qu'à mon entourage.