En tant qu'handicapé, sourd et en aréflexie majeure, j'ai fréquenté bien des thérapeutes; bien souvent, on met en avant les bavures médicales ou d'autres sujets à récrimination. Mais quand je jette un petit coup d'œil sur mon passé, j'y trouve bien plus de sujets de satisfactions que de reproches.

   Depuis quelque temps, j'ai une approche un peu différente des équipes médicales; je représente mon association d'implantés auprès des malades, mais aussi, du personnel soignant en ORL à l'hôpital Jean Minjoz de Besançon. Un chirurgien, dans l'esprit du commun, c'est avant tout une personne bien payée; et beaucoup pensent qu'il a peu d'heures de boulot en compensation. Dès qu'on y regarde de plus près, la vie des soignants quels qu'ils soient, n'est de tout repos ni physiquement, ni mentalement, quand le moral lui même n'est pas atteint.

   Je vois une équipe qui, outre qu'elle doit gérer la crise sociale, continuer son travail malgré les contraintes budgétaires, le fait dans des conditions matérielles précaires. Notre "hosto" est en désamientage, c'est à la mode, en restructuration, l'air du temps; et ça ne se passe pas sans incidents. Il y a eu, m'a-t-on dit, une fuite dans une douche vouée au personnel de dépollution, qui aurait mis hors service des locaux et du matériel qui va fatalement manquer... Fatalement donc, l'organisation du service ne peut qu'en pâtir!

   Oui, franchement, avant que de porter un jugement sur ces gens et leur boulot, il vaudrait mieux se renseigner un peu. Cela fait vingt ans que, grâce à leur travail je suis redevenu plus ou moins un être normalement entendant: il m'appartient donc de dire qu'ils méritent autre chose que des critiques vachardes.

 

Christian